Note générale :
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" Il existe un endroit où les hommes parlent comme des oiseaux "... Cet endroit situé sur l'archipel des Canaries est l'île de La Gomera sur laquelle Féloche a posé ses valises, à la recherche des derniers pratiquants du silbo, l'une des rares langues sifflées de l'univers donnant son titre au deuxième album du bourlingueur légèrement fêlé.De la Louisiane " gris-gris " de Dr. John aux volcans des guanches locaux, il n'y a qu'un pas que franchit allègrement cet oiseau rare de la chanson métissée. En souvenir d'un beau-père militant indépendantiste, Bonifacio, le doux dingue de la mandoline tombé dès l'enfance dans un puits de musiques punk, blues et folk a jeté ses forces dans un maelstrom de sons acoustiques et de samples en pagaille.Entouré de connaissances aussi éloignées que la comédienne roumaine Rona Hartner (" Mythologie "), les Argentins La Yegros et King Coya (" Es El Silbo Gomero ") et son ancien complice ukrainien Oleg Skrypka pour le lyrique " Je ne mange pas 6 jours ", Féloche déverse son flot de collages festifs, étiré entre le folk manouche de " la légère ", le blues héllénique de " Ô Loin " auquel répond le street rap de " NYC : ODC " et la sarabande balkanique de " On Va Ouh ! ". Guimbarde, accordéon, flûtes et cordes se mêlent à la fête balkanique sur les bords.La plus belle surprise est d'être allé chercher la pionnière du rap retraitée Roxanne Shanté pour " T2Ceux ", duo symbolique du choc culturel qui germe dans la tête de l'huluberlu, enfant illégitime de Jacques Higelin à la magnifique " Mémoire vive " en ébullition. Du chaos coloré de Silbo jaillit l'étincelle poétique d'un musicien des rues, complètement à la marge.
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