Note générale :
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Sorti en salles dans une odeur de soufre (Spike Lee n'appréciant pas qu'on puisse jouer avec l'histoire de ses ancêtres), le tant attendu western spaghetti sur fond d'esclavage est pour Quentin Tarantino l'occasion de rendre hommage à l'un de ses maîtres en cinéma, Sergio Leone. Le nom du réalisateur est à peine dégaîné que celui d'Ennio Morricone le suit comme son ombre. Son " Braying Mule " hypnotique tiré de la B.O. de Sierra Torride (Don Siegel, 1970) ne pouvait être exhumé que par un expert de la trempe de Tarantino, inlassable fouilleur de sons et véritable prescripteur ayant remis au goût du jour les films de genre (truands, pègre, blaxploitation, arts martiaux, séries Z) et musiques rattachées. Aussi n'est-il pas surprenant d'y trouver le nom de Luis Bacalov, compositeur argentin de la B.O. du violent Django (1966) de Sergio Corbucci dont s'est ouvertement inspiré Tarantino. Le thème délicieusement kitsch de Django, qui a aussi inspiré The Upsetters de Lee " Scratch " Perry pour The Return of Django, voisine avec " His Name Is King " et " La Corsa " (toujours Bacalov) et le " I Giorni Dell'Ira " de Riz Ortolani. Tout aussi kitsch, Don Johnson (" Five Thousand Dollars Nigga's ") se retrouve paumé au milieu de gros bras comme Rick Ross (" 100 Black Coffins ") ou de grands noms comme James Brown dont le " The Payback " est couplé avec le " Untouchable " de 2Pac. Glissés entre des répliques de Samuel L. Jackson, Jamie Foxx ou Leonardo DiCaprio, le titre culte de Jim Croce " I Got a Name " et le " Who Did That to You " de John Legend composent une étrange salade du chef Tarantino. Le programmateur de B.O. devenues cultes comme Pulp Fiction, Jackie Brown ou Kill Bill n'a pas fini d'étonner cinéphiles et mélomanes.
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