Titre : | Home again |
Auteurs : | Michael Kiwanuka, Auteur ; Paul Butler, Auteur |
Type de document : | CD |
Editeur : | Motown, 2012 |
ISBN/ISSN/EAN : | 602527854052 |
Format : | 1 disque compact |
Accompagnement : | 1 brochure |
Note générale : |
Quels que soient l'heure et le décor de la première rencontre, c'est une voix sur laquelle on s'arrête. Elle n'a pourtant rien de spectaculaire. Dans un même élan, elle affiche sa fraîcheur, sa puissance et ses failles. Sur quoi se retourne-t-on alors ? Pourquoi ce phrasé languide, cette chaleur cordiale, ce timbre à la fois doux et râpeux sont-ils irrésistibles ? Est-ce leur familiarité, l'écho du passé, un nouveau piège de la mémoire et des modes rétro ? Le trouble d'entendre passer en cortège les fantômes de plusieurs époques, du blues d'église de Ray Charles aux fièvres folk de Tim Buckley ?Ou plutôt le ton et l'autorité avec lesquels un jeune homme s'affirme et se met à nu dès l'ouverture de son tout premier album, après quelques poussières de secondes d'une musique vaporeuse : " Raconte-moi une histoire éternelle/Chante-moi une chanson dans laquelle je me retrouverai toujours " ? Si Michael Kiwanuka fait remonter des souvenirs, s'il évoque la force minérale du Van Morrison de Moondance, c'est surtout pour l'ardeur et la témérité d'un jeune musicien de 20 ans qui pense avoir l'Histoire au creux de la main et, devant lui, la seule perspective d'un horizon lumineux. Qui chante et joue, sans peur ni pudeur, comme s'il avait tous les âges, la candeur du débutant et l'expérience de mille vies plus ou moins brisées. Michael Kiwanuka a 24 ans. Sa famille a fui l'Ouganda d'Idi Amin Dada. Il a grandi dans le nord de Londres.Inutile de l'écraser sous les références — même s'il les fait défiler avec un plaisir certain —, la première force du nouvel arrivant est de nous égarer. Fermez les yeux et dites s'il est noir ou blanc, s'il vient d'Angleterre ou de Chicago, s'il penche vers le folk ou la soul, si son art de la délicatesse et de la mélodie lui vient des Beatles, de Bob Marley ou des chapelles black de Londres. Les pistes sont tellement nombreuses qu'elles finissent par se dissoudre. Un journaliste anglais qui rendait visite au jeune Kiwanuka, cet hiver, dans son appartement de Camden, le quartier d'Amy Winehouse, notait qu'il est difficile de le rattacher à son époque tant il vit entouré d'images et de vinyles du passé. " Il y a peu d'indices pour nous persuader que nous ne sommes pas en 1970 ", écrivait-il. Et c'est un peu comme ça que Kiwanuka se sent un enfant de son siècle. De Marvin Gaye à Nirvana et Radiohead, il a tout écouté et manifestement tout digéré, il sait aligner les influences, les poser bien en ordre et les tenir en respect, les laisser infuser tout en s'affranchissant de leur poids écrasant. La force de son premier album vient de là, du sentiment d'entendre en même temps un " classique " et la liberté d'un esprit qui se forme en suivant son instinct. Michael Kiwanuka, qui s'est longtemps cherché, dit avoir " senti la lumière " en écoutant une ébauche de The Dock of the bay, d'Otis Redding, une voix à pleurer et très peu d'effets, des bribes de conversations se mêlant à la chanson, une frontière invisible entre la vie et la musique. Il en a fait son cap.Après avoir rongé son frein en tenant la guitare pour quelques groupes de Londres et en chantant dans les cafés et les clubs de poche de tous les quartiers de la ville, Michael Kiwanuka a enregistré quelques titres qui ont lancé la rumeur et fait, à vitesse grand V, le tour de l'industrie du disque en quête perpétuelle d'un nouveau phénomène. Pour son premier disque, tout lui était offert. Il aurait sans doute pu enregistrer à New York ou à Philadelphie avec la fine fleur de la nouvelle soul, mais il a choisi de s'enfermer dans un studio de l'île de Wight en compagnie de Paul Butler, chanteur et multi-instrumentiste des Bees, assez doué pour faire tenir les envolées orchestrales et les idées les plus baroques dans le simple format d'une chanson pop. Avec lui, Michael Kiwanuka a trouvé un équipier idéal, capable de modeler sa musique, de canaliser sa passion, sans lui rogner les ailes. La riche palette du discret Butler mêle finement les ambiances pastorales du folk anglais et la rugosité du blues, les airs de marins et les chorales gospel. Sous un ciel toujours changeant, il déploie une toile idéale pour le lyrisme inquiet de Kiwanuka et le dépouillement de son jeu de guitare, ses percées mystiques, son goût pour le jazz, le décalage et l'impromptu.Pendant l'enregistrement, les deux hommes avaient toujours un modèle en tête, Bill Withers, l'élégant chanteur d'Ain't no sunshine et de Lean on me, qui s'accompagnait aussi à la guitare et que Kiwanuka place, aux côtés d'Otis Redding, au rang des illuminations. Il dit s'être inspiré de lui pour se forger un style où se croisent la ferveur soul et l'ascétisme du folk. Bill Withers n'a pas seulement une voix hors pair, c'est un ex-ouvrier qui n'a jamais voulu croire trop fermement à sa bonne étoile et qui a construit sa carrière avec humilité dans les tourbillons de gloire et d'argent qui aspiraient les grands ténors noirs des années 1970. C'est cette indépendance à laquelle semble aspirer Michael Kiwanuka, le souffle qu'on entend passer dans ses chansons. Mais le jeune homme londonien sait déjà trop bien à quel point il lui sera difficile de protéger la sincérité de son inspiration. Il se sent attendu avant même d'avoir ouvert la bouche et personne ne saurait dire s'il va bénéficier ou souffrir de l'effet d'accélération qui se profile. Il annonce, lui, que son prochain album sera entièrement instrumental pour contrarier les attentes et rendre justice au goût de l'improvisation qu'il aime déployer sur scène. Il sait aussi crâner. C'est bon signe.| 1 CD Mercury.Le 07/04/2012 - Mise à jour le 04/04/2012 à 12h49Laurent Rigoulet - Telerama n° 3247 Tous les titres écrits par Michael Kiwanuka. Universal |
Langues: | Anglais |
Index. décimale : | 1.4 (Rhythm and Blues, soul et filiations (général)) |
Note de contenu : | Tell me a tale. -I'm getting ready. -I'll get along. -Rest. -Home again. -Bones. -Always waiting. -I won't lie. -Any day will do fine. -Worry walks beside me |
En ligne : | http://www.youtube.com/watch?vpqCZhBlaNAo |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité | Section fonds |
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00013097041644 | 1.4 KIW | CD Audio | BM STMARTIN | Musique d'influence afro-américaine | Disponible | Adolescent |