Note générale :
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Enregistrements Decca 1962, 1963, 1964 et 1969.L'accord entre le compositeur Benjamin Britten et le violoncelliste Mstislav Rostropovitch fut scellé sur un bout de nappe, à la fin d'un repas bien arrosé, en 1963, où " Slava " avait juré qu'il sauterait au cou de la reine d'Angleterre lorsqu'il lui serait présenté. Atterré, " Ben " n'avait pu le dissuader de ce crime de lèse-majesté qu'en promettant de composer trois nouvelles oeuvres pour l'instrument de son hôte. Le soliste russe fut largement dédommagé de son renoncement à l'accolade royale : les trois suites de Britten pour violoncelle seul, écrites entre 1964 et 1971, comptent parmi les pages les plus envoûtantes du répertoire, avec celles de Bach, dont elles s'inspirent d'assez loin. " Slava " ne fut pas seulement le violoncelliste le plus éblouissant de son époque ; créateur de pages écrites à son intention par Prokofiev et par Chostakovitch, il fut aussi le premier commanditaire d'oeuvres nouvelles, demandées à Henri Dutilleux comme à Witold Lutoslawski, à Cristóbal Halffter ou à Krzys©ztof Penderecki. Ce que lui offrit généreusement l'auteur de Peter Grimes ne se limite pas à ces trois suites si inventives - la dernière, hantée de thèmes sombres, alors que Rostropovitch était déchu de sa nationalité soviétique, est particulièrement bouleversante, mais son dédicataire n'eut jamais l'occasion de la graver. Une sonate violoncelle-piano, une symphonie concertante pour violoncelle, surtout, à la complexité fascinante, complètent ce catalogue, Britten y intervenant aussi comme interprète, partenaire de son soliste - au piano pour la sonate, en chef d'orchestre pour la symphonie.Devenu, comme d'autres grands noms du classique (le baryton allemand Dietrich Fischer-Dieskau, le pianiste Sviatoslav Richter, le Quatuor Amadeus) un habitué du festival que le compositeur dirigeait chaque été à Aldeburgh, dans le Suffolk, Rostro participait à des programmes de musique de chambre, Britten le secondant au piano avec le même chic qu'il accompagnait le ténor Peter Pears - un mélange " so british " de décontraction sportive et d'élégance princière. Dans ces années discographiques bénies, le label Decca enregistrait sans faillir chaque manifestation. Pour marquer le 85e anniversaire de la naissance de Slava, disparu en 2007, ces trésors remastérisés resurgissent - dont une sonate pour arpeggione de Schubert, d'une volubilité mercurielle à désespérer tout nouveau tandem se risquant à la jouer. Quant aux cinq sonates de Beethoven, avec Richter au clavier, elles bénéficient d'une même complicité violoncelle-piano, l'atavisme slave ajoutant un accent plus âpre.Rarement un coffret de cinq CD aura concentré autant de perfection, dans la qualité des oeuvres enregistrées comme dans celle de leur interprétation. De quoi meubler durablement la solitude d'une île déserte. | Avec l'English Chamber Orchestra, 5 CD Decca/Universal
Universal
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Note de contenu :
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Sonata for arpeggione and piano, D.821 / Franz Schubert. -5 Stücke in Volkston, op. 102 / Robert Schumann. -Cello concerto, HOB.7b:1 / Joseph Haydn. -Suite for cello nl1, op. 72 / Benjamin Britten. -Suite for cello nl2, op. 80 / Benjamin Britten. -Sonata for cello and piano, op. 65 / Benjamin Britten. -Symphony for cello and orchestra, op. 68 / Benjamin Britten. -Sonata for cello and piano / Frank Bridge. -Sonata for cello and piano / Claude Debussy. -Sonatas 1-5 for cello and piano nl1 / Ludwig van Beethoven
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