Pour garder la patate !
Des Irlandais de Fontaines D.C., aux Anglais d’Idles et Fat White
Family, en passant par les Canadiens de Corridor, les Australiens de
King Gizzard and The Lizard Wizard, ou les Américains d’Omni et Bodega,
la nouvelle scène rock s’avère bien vivace. Énergie salutaire pour
public bloqué.
Retrouvez leur concert en lien ci-dessous.
FONTAINES D.C
Boys in the Better land, Big, Television Screens… On ne compte plus les titres qui nous trottent encore dans la tête un an après la sortie de Dogrel, premier album de ces Irlandais inspirés par le punk et la poésie de Yeats. Et si, lors de leurs premiers concerts, ils pouvaient paraître un peu tendres, les tournées incessantes les ont visiblement transformés en nouveaux caïds de la scène, à l’image de cette prestation électrique, en 2019, au festival de Glastonbury.
FAT WHITE FAMILY
Affreux, sales et un peu méchants. Voilà comment à peu près décrire Lias Saoudi et sa bande de malfrats dépenaillés, auteurs désabusés d’un rock aux accents chaotiques de fin du monde. Ne pas se méprendre : le groupe anglais possède une touche unique, une rage crue et explosive qui le rendent quasi indispensable. Et si, sur album, le désordre peut sembler déroutant, sur scène, il emporte tout sur son passage, comme ce jour-là, au festival Nox Orae, en Suisse.
IDLES
« J’ai passé une partie de ma vie en dépression, accro aux drogues, à l’alcool. Mais avec vous aujourd’hui, je me sens appartenir à quelque chose de plus grand que moi », déclare ce jour-là Joe Talbot à la foule du festival de Glastonbury. Le leader fiévreux d’Idles ne fait jamais mystère de ses démons, dans la vie comme dans ses chansons. C’est cette sincérité, doublée d’une énergie monstrueuse, qui fait de lui et de ses acolytes, punks de la classe moyenne anglaise, une redoutable machine de guerre, sur scène particulièrement.
SHAME
C’est simple, ces jeunes Anglais ne nous ont jamais déçus. Dès leurs premiers passages en France, Charlie Steen et ses quatre compères imposaient une supériorité indéniable sur la concurrence, une présence évidente, doublée d’une énergie infaillible. Un album (on attend le deuxième) et des centaines de concerts plus tard, le constat tient toujours. Cette prestation de 2017, immortalisée par les caméras de la Blogothèque, à Paris, témoigne à merveille de ce talent précoce.
OMNI
Pas de hype, aucune réputation, et deux albums passés sous les radars. D’aucuns ne donnaient pas cher de ce trio post-punk venu d’Atlanta. Mais Philip Frobos, chanteur et bassiste, et Frankie Broyles, guitariste ultra inventif (passé par l’écurie Deerhunter) forment un attelage complémentaire dont le son décharné évoque une rencontre entre Television et les Modern Lovers. Malgré l’apparente sécheresse des morceaux et une posture indolente, le groupe démontre sur scène de quel bois il est fait. Efficace et captivant.
SQUID
Ici, point d’ambition tapageuse ni d’attentes démesurées. Ce groupe de Brighton, né sur les bancs d’une école de jazz, avance masqué mais sûr de ses qualités, qui en font l’un des groupes les plus prometteurs d’Angleterre : un groove implacable et une complicité éprouvée, au service d’un rock à la fois délié et chaotique, refusant la facilité. Puissamment entraînant sur scène, où leur mécanique huilée impressionne.
KING GIZZARD AND LIZARD WIZARD
Après quinze albums en seulement huit années d’existence, le gang de Melbourne fait déjà figure de vieux routier du rock. Mais le stakhanoviste Stu Mackenzie et sa troupe de trentenaires conservent une fraîcheur créative, pour peu qu’on ne soit pas choqué par la sortie de cinq albums en un an (2017) ou les changements de style récurrents (boogie pop, jazz, death metal…). Idem en concert, où le groupe reste un rouleau compresseur, toutes guitares dehors. Comme lors de ce concert épique, au Primavera Sound, à Porto en 2018, retransmis par Arte.
TWIN PEAKS
La scène, ils y sont nés, ou presque. Précisément vers 15-16 ans, lors de house concerts sauvages organisés dans le sous-sol de pavillons résidentiels de Chicago, leur ville d’origine. De cette époque, les cinq musiciens, tous autour de 25 ans aujourd’hui (et quatre albums au compteur), conservent un enthousiasme potache et une maîtrise de vieux briscards, qui situent leur rock garage quelque part entre Rolling Stones et Black Lips. Un ADN qui leur interdit de s’économiser.
CORRIDOR
Deuxième formation francophone seulement (après les Thugs) à signer chez Subpop, le label phare du grunge, les Québécois de Corridor doivent cette reconnaissance à leur sens aiguisé des mélodies célestes, sur fond de guitares pop tranchantes et carillonnantes. Une recette appliquée magnifiquement sur Junior, leur récent troisième album, qu’ils propulsent sur scène dans des sphères insoupçonnées. Le tout chanté en français, ce qui n’est pas rien.
BODEGA
Un duo d’amoureux à la tête d’un groupe ? L’histoire du rock a montré que ce n’était pas toujours la meilleure idée. Mais chez les hipsters new-yorkais de Bodega, l’exigence semble prévaloir sur le reste, même l’idylle de Nikki Belfiglio (clavier, chant) et Ben Hozie (guitare, chant). D’où une forme de dépouillement réfléchi dans ces cavalcades aboyées, entre Velvet Underground et Talking Heads, et un sens du devoir scénique évident, à l’image de cette prestation survoltée, l’une de leurs premières en France (dont nous étions), aux Trans Musicales de Rennes.
Retrouvez leur concert en lien ci-dessous.
FONTAINES D.C
Boys in the Better land, Big, Television Screens… On ne compte plus les titres qui nous trottent encore dans la tête un an après la sortie de Dogrel, premier album de ces Irlandais inspirés par le punk et la poésie de Yeats. Et si, lors de leurs premiers concerts, ils pouvaient paraître un peu tendres, les tournées incessantes les ont visiblement transformés en nouveaux caïds de la scène, à l’image de cette prestation électrique, en 2019, au festival de Glastonbury.
FAT WHITE FAMILY
Affreux, sales et un peu méchants. Voilà comment à peu près décrire Lias Saoudi et sa bande de malfrats dépenaillés, auteurs désabusés d’un rock aux accents chaotiques de fin du monde. Ne pas se méprendre : le groupe anglais possède une touche unique, une rage crue et explosive qui le rendent quasi indispensable. Et si, sur album, le désordre peut sembler déroutant, sur scène, il emporte tout sur son passage, comme ce jour-là, au festival Nox Orae, en Suisse.
IDLES
« J’ai passé une partie de ma vie en dépression, accro aux drogues, à l’alcool. Mais avec vous aujourd’hui, je me sens appartenir à quelque chose de plus grand que moi », déclare ce jour-là Joe Talbot à la foule du festival de Glastonbury. Le leader fiévreux d’Idles ne fait jamais mystère de ses démons, dans la vie comme dans ses chansons. C’est cette sincérité, doublée d’une énergie monstrueuse, qui fait de lui et de ses acolytes, punks de la classe moyenne anglaise, une redoutable machine de guerre, sur scène particulièrement.
SHAME
C’est simple, ces jeunes Anglais ne nous ont jamais déçus. Dès leurs premiers passages en France, Charlie Steen et ses quatre compères imposaient une supériorité indéniable sur la concurrence, une présence évidente, doublée d’une énergie infaillible. Un album (on attend le deuxième) et des centaines de concerts plus tard, le constat tient toujours. Cette prestation de 2017, immortalisée par les caméras de la Blogothèque, à Paris, témoigne à merveille de ce talent précoce.
OMNI
Pas de hype, aucune réputation, et deux albums passés sous les radars. D’aucuns ne donnaient pas cher de ce trio post-punk venu d’Atlanta. Mais Philip Frobos, chanteur et bassiste, et Frankie Broyles, guitariste ultra inventif (passé par l’écurie Deerhunter) forment un attelage complémentaire dont le son décharné évoque une rencontre entre Television et les Modern Lovers. Malgré l’apparente sécheresse des morceaux et une posture indolente, le groupe démontre sur scène de quel bois il est fait. Efficace et captivant.
SQUID
Ici, point d’ambition tapageuse ni d’attentes démesurées. Ce groupe de Brighton, né sur les bancs d’une école de jazz, avance masqué mais sûr de ses qualités, qui en font l’un des groupes les plus prometteurs d’Angleterre : un groove implacable et une complicité éprouvée, au service d’un rock à la fois délié et chaotique, refusant la facilité. Puissamment entraînant sur scène, où leur mécanique huilée impressionne.
KING GIZZARD AND LIZARD WIZARD
Après quinze albums en seulement huit années d’existence, le gang de Melbourne fait déjà figure de vieux routier du rock. Mais le stakhanoviste Stu Mackenzie et sa troupe de trentenaires conservent une fraîcheur créative, pour peu qu’on ne soit pas choqué par la sortie de cinq albums en un an (2017) ou les changements de style récurrents (boogie pop, jazz, death metal…). Idem en concert, où le groupe reste un rouleau compresseur, toutes guitares dehors. Comme lors de ce concert épique, au Primavera Sound, à Porto en 2018, retransmis par Arte.
TWIN PEAKS
La scène, ils y sont nés, ou presque. Précisément vers 15-16 ans, lors de house concerts sauvages organisés dans le sous-sol de pavillons résidentiels de Chicago, leur ville d’origine. De cette époque, les cinq musiciens, tous autour de 25 ans aujourd’hui (et quatre albums au compteur), conservent un enthousiasme potache et une maîtrise de vieux briscards, qui situent leur rock garage quelque part entre Rolling Stones et Black Lips. Un ADN qui leur interdit de s’économiser.
CORRIDOR
Deuxième formation francophone seulement (après les Thugs) à signer chez Subpop, le label phare du grunge, les Québécois de Corridor doivent cette reconnaissance à leur sens aiguisé des mélodies célestes, sur fond de guitares pop tranchantes et carillonnantes. Une recette appliquée magnifiquement sur Junior, leur récent troisième album, qu’ils propulsent sur scène dans des sphères insoupçonnées. Le tout chanté en français, ce qui n’est pas rien.
BODEGA
Un duo d’amoureux à la tête d’un groupe ? L’histoire du rock a montré que ce n’était pas toujours la meilleure idée. Mais chez les hipsters new-yorkais de Bodega, l’exigence semble prévaloir sur le reste, même l’idylle de Nikki Belfiglio (clavier, chant) et Ben Hozie (guitare, chant). D’où une forme de dépouillement réfléchi dans ces cavalcades aboyées, entre Velvet Underground et Talking Heads, et un sens du devoir scénique évident, à l’image de cette prestation survoltée, l’une de leurs premières en France (dont nous étions), aux Trans Musicales de Rennes.
FONTAINES D.C
Boys in the Better land, Big, Television Screens… On ne compte plus les titres qui nous trottent encore dans la tête un an après la sortie de Dogrel, premier album de ces Irlandais inspirés par le punk et la poésie de Yeats. Et si, lors de leurs premiers concerts, ils pouvaient paraître un peu tendres, les tournées incessantes les ont visiblement transformés en nouveaux caïds de la scène, à l’image de cette prestation électrique, en 2019, au festival de Glastonbury.
FAT WHITE FAMILY
Affreux, sales et un peu méchants. Voilà comment à peu près décrire Lias Saoudi et sa bande de malfrats dépenaillés, auteurs désabusés d’un rock aux accents chaotiques de fin du monde. Ne pas se méprendre : le groupe anglais possède une touche unique, une rage crue et explosive qui le rendent quasi indispensable. Et si, sur album, le désordre peut sembler déroutant, sur scène, il emporte tout sur son passage, comme ce jour-là, au festival Nox Orae, en Suisse.
IDLES
« J’ai passé une partie de ma vie en dépression, accro aux drogues, à l’alcool. Mais avec vous aujourd’hui, je me sens appartenir à quelque chose de plus grand que moi », déclare ce jour-là Joe Talbot à la foule du festival de Glastonbury. Le leader fiévreux d’Idles ne fait jamais mystère de ses démons, dans la vie comme dans ses chansons. C’est cette sincérité, doublée d’une énergie monstrueuse, qui fait de lui et de ses acolytes, punks de la classe moyenne anglaise, une redoutable machine de guerre, sur scène particulièrement.
SHAME
C’est simple, ces jeunes Anglais ne nous ont jamais déçus. Dès leurs premiers passages en France, Charlie Steen et ses quatre compères imposaient une supériorité indéniable sur la concurrence, une présence évidente, doublée d’une énergie infaillible. Un album (on attend le deuxième) et des centaines de concerts plus tard, le constat tient toujours. Cette prestation de 2017, immortalisée par les caméras de la Blogothèque, à Paris, témoigne à merveille de ce talent précoce.
OMNI
Pas de hype, aucune réputation, et deux albums passés sous les radars. D’aucuns ne donnaient pas cher de ce trio post-punk venu d’Atlanta. Mais Philip Frobos, chanteur et bassiste, et Frankie Broyles, guitariste ultra inventif (passé par l’écurie Deerhunter) forment un attelage complémentaire dont le son décharné évoque une rencontre entre Television et les Modern Lovers. Malgré l’apparente sécheresse des morceaux et une posture indolente, le groupe démontre sur scène de quel bois il est fait. Efficace et captivant.
SQUID
Ici, point d’ambition tapageuse ni d’attentes démesurées. Ce groupe de Brighton, né sur les bancs d’une école de jazz, avance masqué mais sûr de ses qualités, qui en font l’un des groupes les plus prometteurs d’Angleterre : un groove implacable et une complicité éprouvée, au service d’un rock à la fois délié et chaotique, refusant la facilité. Puissamment entraînant sur scène, où leur mécanique huilée impressionne.
KING GIZZARD AND LIZARD WIZARD
Après quinze albums en seulement huit années d’existence, le gang de Melbourne fait déjà figure de vieux routier du rock. Mais le stakhanoviste Stu Mackenzie et sa troupe de trentenaires conservent une fraîcheur créative, pour peu qu’on ne soit pas choqué par la sortie de cinq albums en un an (2017) ou les changements de style récurrents (boogie pop, jazz, death metal…). Idem en concert, où le groupe reste un rouleau compresseur, toutes guitares dehors. Comme lors de ce concert épique, au Primavera Sound, à Porto en 2018, retransmis par Arte.
TWIN PEAKS
La scène, ils y sont nés, ou presque. Précisément vers 15-16 ans, lors de house concerts sauvages organisés dans le sous-sol de pavillons résidentiels de Chicago, leur ville d’origine. De cette époque, les cinq musiciens, tous autour de 25 ans aujourd’hui (et quatre albums au compteur), conservent un enthousiasme potache et une maîtrise de vieux briscards, qui situent leur rock garage quelque part entre Rolling Stones et Black Lips. Un ADN qui leur interdit de s’économiser.
CORRIDOR
Deuxième formation francophone seulement (après les Thugs) à signer chez Subpop, le label phare du grunge, les Québécois de Corridor doivent cette reconnaissance à leur sens aiguisé des mélodies célestes, sur fond de guitares pop tranchantes et carillonnantes. Une recette appliquée magnifiquement sur Junior, leur récent troisième album, qu’ils propulsent sur scène dans des sphères insoupçonnées. Le tout chanté en français, ce qui n’est pas rien.
BODEGA
Un duo d’amoureux à la tête d’un groupe ? L’histoire du rock a montré que ce n’était pas toujours la meilleure idée. Mais chez les hipsters new-yorkais de Bodega, l’exigence semble prévaloir sur le reste, même l’idylle de Nikki Belfiglio (clavier, chant) et Ben Hozie (guitare, chant). D’où une forme de dépouillement réfléchi dans ces cavalcades aboyées, entre Velvet Underground et Talking Heads, et un sens du devoir scénique évident, à l’image de cette prestation survoltée, l’une de leurs premières en France (dont nous étions), aux Trans Musicales de Rennes.
Boys in the Better land, Big, Television Screens… On ne compte plus les titres qui nous trottent encore dans la tête un an après la sortie de Dogrel, premier album de ces Irlandais inspirés par le punk et la poésie de Yeats. Et si, lors de leurs premiers concerts, ils pouvaient paraître un peu tendres, les tournées incessantes les ont visiblement transformés en nouveaux caïds de la scène, à l’image de cette prestation électrique, en 2019, au festival de Glastonbury.
FAT WHITE FAMILY
Affreux, sales et un peu méchants. Voilà comment à peu près décrire Lias Saoudi et sa bande de malfrats dépenaillés, auteurs désabusés d’un rock aux accents chaotiques de fin du monde. Ne pas se méprendre : le groupe anglais possède une touche unique, une rage crue et explosive qui le rendent quasi indispensable. Et si, sur album, le désordre peut sembler déroutant, sur scène, il emporte tout sur son passage, comme ce jour-là, au festival Nox Orae, en Suisse.
IDLES
« J’ai passé une partie de ma vie en dépression, accro aux drogues, à l’alcool. Mais avec vous aujourd’hui, je me sens appartenir à quelque chose de plus grand que moi », déclare ce jour-là Joe Talbot à la foule du festival de Glastonbury. Le leader fiévreux d’Idles ne fait jamais mystère de ses démons, dans la vie comme dans ses chansons. C’est cette sincérité, doublée d’une énergie monstrueuse, qui fait de lui et de ses acolytes, punks de la classe moyenne anglaise, une redoutable machine de guerre, sur scène particulièrement.
SHAME
C’est simple, ces jeunes Anglais ne nous ont jamais déçus. Dès leurs premiers passages en France, Charlie Steen et ses quatre compères imposaient une supériorité indéniable sur la concurrence, une présence évidente, doublée d’une énergie infaillible. Un album (on attend le deuxième) et des centaines de concerts plus tard, le constat tient toujours. Cette prestation de 2017, immortalisée par les caméras de la Blogothèque, à Paris, témoigne à merveille de ce talent précoce.
OMNI
Pas de hype, aucune réputation, et deux albums passés sous les radars. D’aucuns ne donnaient pas cher de ce trio post-punk venu d’Atlanta. Mais Philip Frobos, chanteur et bassiste, et Frankie Broyles, guitariste ultra inventif (passé par l’écurie Deerhunter) forment un attelage complémentaire dont le son décharné évoque une rencontre entre Television et les Modern Lovers. Malgré l’apparente sécheresse des morceaux et une posture indolente, le groupe démontre sur scène de quel bois il est fait. Efficace et captivant.
SQUID
Ici, point d’ambition tapageuse ni d’attentes démesurées. Ce groupe de Brighton, né sur les bancs d’une école de jazz, avance masqué mais sûr de ses qualités, qui en font l’un des groupes les plus prometteurs d’Angleterre : un groove implacable et une complicité éprouvée, au service d’un rock à la fois délié et chaotique, refusant la facilité. Puissamment entraînant sur scène, où leur mécanique huilée impressionne.
KING GIZZARD AND LIZARD WIZARD
Après quinze albums en seulement huit années d’existence, le gang de Melbourne fait déjà figure de vieux routier du rock. Mais le stakhanoviste Stu Mackenzie et sa troupe de trentenaires conservent une fraîcheur créative, pour peu qu’on ne soit pas choqué par la sortie de cinq albums en un an (2017) ou les changements de style récurrents (boogie pop, jazz, death metal…). Idem en concert, où le groupe reste un rouleau compresseur, toutes guitares dehors. Comme lors de ce concert épique, au Primavera Sound, à Porto en 2018, retransmis par Arte.
TWIN PEAKS
La scène, ils y sont nés, ou presque. Précisément vers 15-16 ans, lors de house concerts sauvages organisés dans le sous-sol de pavillons résidentiels de Chicago, leur ville d’origine. De cette époque, les cinq musiciens, tous autour de 25 ans aujourd’hui (et quatre albums au compteur), conservent un enthousiasme potache et une maîtrise de vieux briscards, qui situent leur rock garage quelque part entre Rolling Stones et Black Lips. Un ADN qui leur interdit de s’économiser.
CORRIDOR
Deuxième formation francophone seulement (après les Thugs) à signer chez Subpop, le label phare du grunge, les Québécois de Corridor doivent cette reconnaissance à leur sens aiguisé des mélodies célestes, sur fond de guitares pop tranchantes et carillonnantes. Une recette appliquée magnifiquement sur Junior, leur récent troisième album, qu’ils propulsent sur scène dans des sphères insoupçonnées. Le tout chanté en français, ce qui n’est pas rien.
BODEGA
Un duo d’amoureux à la tête d’un groupe ? L’histoire du rock a montré que ce n’était pas toujours la meilleure idée. Mais chez les hipsters new-yorkais de Bodega, l’exigence semble prévaloir sur le reste, même l’idylle de Nikki Belfiglio (clavier, chant) et Ben Hozie (guitare, chant). D’où une forme de dépouillement réfléchi dans ces cavalcades aboyées, entre Velvet Underground et Talking Heads, et un sens du devoir scénique évident, à l’image de cette prestation survoltée, l’une de leurs premières en France (dont nous étions), aux Trans Musicales de Rennes.