Ciné-club Karin Viard
Fille d'un directeur de plate-forme pétrolière et elle passe ses premières années à Oran en Algérie où son père travaille. Elle a quatre ans quand ses parents divorcent. Elle est envoyée avec sa sœur Nadège à Sainte-Marguerite-sur-Duclair, près de Rouen, chez ses grands-parents maternels, tapissiers-décorateurs à la retraite.
Enfant, Karin Viard n'a pas d'admiration spéciale pour les actrices mais adore des acteurs comme l'Américain Spencer Tracy. Elle est marquée par le rôle de Quasimodo tenu par Anthony Quinn dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy. Son rêve de devenir comédienne est alimenté par ses grands-parents qui l’emmènent voir des opérettes. Étant tapissiers, ils avaient d'ailleurs travaillé pour le Théâtre des Arts de Rouen. À 14 ans, Karin Viard participe à l'atelier théâtre du Club Med où sa mère est employée. Ensuite, elle décide de partir étudier la comédie à Paris à 17 ans, une fois son bac littéraire obtenu avec mention à l’institution privée Rey de Rouen.
Débuts
À Paris, Karin Viard suit les cours de théâtre de Vera Gregh et de Blanche Salant, et commence sa carrière de comédienne dans des courts métrages et au théâtre avec des rôles comiques. Elle peine cependant à trouver suffisamment de rôles pour gagner sa vie et doit effectuer à côté divers petits boulots pendant sept ans. Elle est ainsi tour à tour vendeuse, serveuse ou télémarketeuse pour un parti politique.
En 1989, Karin Viard obtient tout de même un rôle pour la télévision dans un épisode de la série Les Enquêtes du commissaire Maigret. Elle joue ensuite un personnage plus important dans un épisode de la nouvelle série Maigret avec Bruno Cremer en 1992. En 1989 également, elle est remarquée par Etienne Chatiliez lors d'une audition pour Tatie Danielle. Il lui offre son premier rôle au cinéma.
Karin Viard enchaîne ensuite avec un autre second rôle dans un autre film à succès, Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro. Tatie Danielle et Delicatessen lui permettent de jouer le même type de femme pulpeuse et rigolote, mais l'actrice souhaite s'illustrer avec des personnages plus complexes. En 1993, son vœu est exaucé avec les premiers rôles de La nage indienne de Xavier Durringer, et Emmène-moi de Michel Spinosa. Le premier film lui vaut d'être nommée au César du meilleur espoir féminin en 1994. Ce sont ces deux œuvres qui lancent véritablement sa carrière d'actrice et lui assurent la tête d'affiche dans de nombreux autres films.
Consécration
Au cours des années 1990, Karin Viard est sollicitée par de nombreux réalisateurs comme Nicole Garcia, Philippe Harel ou Catherine Corsini. Elle obtient le premier rôle féminin de nombreux films au registre souvent léger : Adultère (mode d'emploi) en 1995, Les randonneurs en 1997 ou La Nouvelle Eve en 1999. Elle joue aussi dans plusieurs courts métrages ainsi que des films plus graves comme Les victimes en 1995. Sa participation au premier film de Sólveig Anspach en 1999 affirme son statut de nouvelle égérie du cinéma d'auteru. Haut les coeurs !, film difficile dans lequel elle incarne une femme atteinte d'un cancer, lui apporte définitivement la consécration et lui permet de remporter le César de la meilleure actrice en 2000.
L'actrice
demeure très active dans les années 2000.
En 2003, elle fait partie du jury du festival de Cannes et elle remporte le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc.
Actrice populaire et exigeante
En dehors de certains rôles complexes comme sa prestation dans Les Ambitieux en 2007, Karin Viard privilégie les films simples et populaires au cours des années 2000, comme Les Enfants en 2005.
En 2008, elle revient au théâtre qu'elle avait quitté depuis ses débuts et joue dans La Estupidez de Rafael Spregelburd. Au cinéma, elle n'accepte de travailler qu'avec de bons réalisateurs, même si les rôles proposés sont secondaires. Elle joue ainsi dans Potiche de François Ozon, Polisse de Maïwenn ou encore Paris de Cédric Klapisch dans lequel elle campe une boulangère raciste, un rôle bref mais jubilatoire pour la comédienne. Elle retrouve Klapisch pour Ma Part du gâteau, film engagé dans lequel elle a le premier rôle. Elle précise apprécier ce genre de film militant tout en ayant aussi envie de participer à de gros succès populaires qui lui permettent financièrement de se diversifier vers des films plus confidentiels.
Depuis Hauts les coeurs !, Karin Viard a été nommée trois fois pour le César de la meilleure actrice : en 2005 pour Le Rôle de sa vie, en 2012 pour Polisse et en 2015 pour La Famille Bélier.
Très présente dans le cinéma français, elle n'a néanmoins pas eu d'ambitions internationales car elle ne parle pas anglais et rares sont ses films à s'être exportés. En 2019, elle remporte pour la seconde fois le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa prestation dans l'acclamé drame Les Chatouilles.
Karin Viard dans la médiathèque
DVD
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